GYNÉCOLOGIE ET SANTÉ DES FEMMES

SYNTHÈSE QUANTITATIVE

SYNTHÈSE QUANTITATIVE

Pour les principaux états de santé étudiés dans cet ouvrage, des évolutions quantitatives prévisibles à l'horizon 2020 ont pu être établies dans chaque chapitre ("Perspectives quantitatives"), à partir des données disponibles sur la situation actuelle, sur les variations démographiques et sur l'évolution probable de la prise en charge.

Le but de ce récapitulatif est d'évaluer pour l'an 2020 la capacité d'actes gynécologiques réalisés par les gynécologues, nécessaire pour assurer une prise en charge correcte des femmes et de leurs besoins spécifiques à partir des évaluations d'aujourd'hui.

Pour certaines estimations, figurant à la fin des chapitres correspondants, une hypothèse haute et une hypothèse basse ont été établies.

Certains états de santé "consommateurs" d'actes, tels que les troubles urinaires (infections, incontinences urinaires), la gériatrie, les cancers gynécologiques ou l'IVG n'ont pas été pris en compte dans ces estimations. Cette omission volontaire tient au fait que certaines de ces pathologies ne concernent pas toujours le gynécologue, et que pour d'autres, le nombre d'actes gynécologiques effectués est difficile à chiffrer. Enfin, certains de ces états de santé peuvent être pris en charge dans le cadre de consultations pour d'autres causes (infection urinaire à l'occasion d'une consultation pour contraception par exemple). Pour les projections du nombre de consultations pour infertilité, nous n'avons tenu compte que des variations démographiques des femmes et non pas de l'augmentation possible de la demande de soins, difficile à évaluer.

Il a paru intéressant d'estimer dans un premier temps, la demande de soins en gynécologie actuelle. Le nombre d'actes effectués par le gynécologue en 1999 est d'environ 24,25 millions.

On considère que ces actes, effectués par 6 752 gynécologues, couvrent les besoins des femmes.

À partir des extrapolations effectuées, les deux hypothèses établies pour 2020 sont les suivantes :
Hypothèse haute : 29 M de consultations, (soit 2,1 M d'actes de plus qu'aujourd'hui)
Hypothèse basse : 28 M de consultations (soit 1,1 M d'actes de plus qu'aujourd'hui)

En 2020 l'augmentation des besoins en capacité de consultations gynécologiques pour que les femmes aient la même qualité de soins qu'aujourd'hui devrait se situer entre 4 à 8 % soit 277 à 540 gynécologues.

Ces chiffres, même s'il ne s'agit que d'extrapolations, permettent de constater que, dans l'hypothèse où l'effectif actuel des gynécologues (à savoir 6 752 praticiens) serait conservé, les besoins de santé des femmes ne seraient pas couverts à l'horizon 2020, tels qu'ils le sont aujourd'hui.

Or, il est établi que, malgré le récent plan gouvernemental de formation à la gynécologie présenté par le secrétariat d'état à la Santé, le nombre de gynécologues à l'horizon 2020 sera inférieur à l'effectif actuel : il serait d'un peu moins de 6 500 gynécologues, dont 1915 gynécologues médicaux, si 100 internes étaient formés tous les ans à la gynécologie [Les deux premières années, 70 internes seraient formés à la gynécologie médicale], et de 4 550 gynécologues obstétriciens si 200 internes étaient formés annuellement à la gynécologie obstétrique. Ces hypothèses sont maximalistes.

L'effectif supplémentaire de gynécologues nécessaire à l'horizon 2020, pour assurer aux femmes la même qualité de soins qu'aujourd'hui, nécessiterait la formation de 15 à 30 gynécologues de plus par an que prévus par les récentes mesures gouvernementales.

Il est donc fort probable qu'en l'absence d'un nombre suffisant de gynécologues, les autres acteurs de la prise en charge de la santé des femmes soient plus impliqués, ce qui nécessiterait au minimum la mise en place d'une formation spécifique qui leur serait destinée.