GYNÉCOLOGIE ET SANTÉ DES FEMMES
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L'OFFRE DE SOINS - LES ACTEURS
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L'ESSENTIEL* Des acteurs autres que les gynécologues et les médecins généralistes sont impliqués dans la santé des femmes: plus de 20 000 médecins spécialistes et 13 000 sages-femmes.* Les sages-femmes pratiquent essentiellement dans le secteur hospitalier où elles assistent le gynécologue obstétricien. Leur effectif augmente progressivement malgré la réduction du nombre de naissances en France. |
En dehors des principaux acteurs que sont le médecin généraliste et le gynécologue, d'autres spécialistes et les sages-femmes assurent le suivi et la prise en charge des femmes.
Certaines pathologies spécifiquement féminines ou dont l'incidence
est élevée chez la femme peuvent nécessiter l'intervention
de médecins spécialistes autres que le gynécologue.
Ainsi, les spécialités suivantes sont particulièrement
impliquées dans le suivi et le traitement de certains états
de santé spécifiques de la femme:
– endocrinologie: 1 071 endocrinologues en 1998 (plus de 500 ont une
activité gynécologique),
– rhumatologie: 2 431 rhumatologues en 1998,
– cancérologie: 403 cancérologues en 1998,
– cardiologie: 5 063 cardiologues en 1998,
– neuropsychiatrie: 13 023 neuropsychiatres en 1998,
– gastro-entérologie: 2 858 gastro-entérologues en 1998.
Chez ces praticiens les pathologies plus spécifiquement féminines
génèrent de nombreuses consultations médicales et
prescriptions médicamenteuses [27].
Pour ce qui est de la spécialité d'oncologie gynécologique,
un diplôme interuniversitaire a été mis en place avec
pour objectif de former 60 à 70 praticiens d'ici 2008, dans le but
de traiter les cancers génitaux féminins de façon
performante en préservant au maximum les organes et leurs fonctions
[16]. Cette formation sera peut-être remplacée par un DESC.
La profession de sage-femme a été, parmi les prestataires de soins la première à être soumise à des quotas. En 1972, un décret fixait un nombre minimal obligatoire de sages-femmes par nombre de lits [31]. Depuis, la profession ne connaît qu'une faible expansion, puisque entre 1974 et 1995, son effectif n'a augmenté que de 5% [19]. Cette augmentation progressive se poursuit depuis 1990 (tableau 6).
Tableau 6
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En 1996, la densité de sages-femmes était de 86,1 pour 100 000 femmes en âge de procréer (âgées de 15 à 49 ans).
La formation est soumise à un concours d'entrée dans une
école spécialisée rattachée à une
faculté de médecine. Après admission au concours, les
études durent quatre ans.
Les sages-femmes peuvent "surveiller et établir un traitement sous
leur seule responsabilité tant que la grossesse, l'accouchement et
les suites de couches (pour la femme et l'enfant) sont normaux" [20,21].
En tant que prestataire de soins, la sage-femme a un droit de diagnostic et de prescription (sérologies, examens obligatoires, certains médicaments autorisés) en rapport avec la grossesse. Les sages-femmes sont autorisées à prescrire les classes thérapeutiques suivantes: analeptiques cardio-vasculaires, anti-acides gastriques, antihémorragiques, antiémétiques, anesthésiques locaux, morphiniques, antispasmodiques, antiseptiques, laxatifs, sels de fer, solutés injectables, hémostatique utérin et ocytocique. Les sages-femmes ne sont en revanche pas impliquées dans la prise en charge médicamenteuse de la contraception [22].
Les modes d'exercice des sages-femmes sont très diversifiés:
– Exercice hospitalier
Sous la responsabilité d'un chef de service, leurs activités
sont relatives aux différentes étapes du suivi de la grossesse,
de l'accouchement et des suites de couches.
– Exercice salarié en privé
Ces sages-femmes préparent l'accouchement et assistent le médecin
au moment de la naissance. Elles n'effectuent que des consultations d'urgence
et ne réalisent qu'exceptionnellement l'accouchement, quand le
médecin n'est pas disponible.
– Exercice en PMI (protection maternelle et infantile)
Cette activité varie selon les départements. Les sages-femmes
y ont essentiellement un rôle de prévention par le biais d'une
fonction à la fois sociale et médicale.
– Exercice libéral
Ce mode d'exercice est encore limité, malgré l'augmentation
des effectifs observée ces dernières années.
L'activité des sages-femmes installées en libéral est
très variée: préparation à la naissance, suivi
des femmes ayant une grossesse à risque (afin d'éviter une
hospitalisation), suivi postnatal (effectué ponctuellement, lors du
retour précoce au domicile), accompagnement global de la femme en
périodes pré- et postnatales.
Si l'exercice des sages-femmes est essentiellement hospitalier (70%), auxiliaires du gynécologue obstétricien, en exercice libéral, leurs responsabilités, plus importantes, s'étendent à toutes les étapes de la grossesse [21].
Les sages-femmes travaillent majoritairement en établissements publics (figure 7). Les données ont été établies sur les statistiques de décembre 1996. Elles évaluaient l'effectif total des sages-femmes à 10 079 correspondant à 8950 équivalents temps plein (ETP). Sur la totalité des ETP, 7 084 (70%) travaillent à temps plein et 2 995 à temps partiel.
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Figure 7
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Les statistiques de l'Ordre national des sages-femmes ont établi pour juillet 1999, les chiffres suivants: 13 225 sages-femmes en activité, en France métropolitaine, se répartissant en différents secteurs d'activité (figure 8).
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Figure 8
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La version sur papier de
cet ouvrage a été réalisée par : Editorial Assistance - 18, rue Camille-Desmoulins - 92300 Levallois-Perret - Tél. : 01 41 34 02 60 © 2000, Jean Cohen, Patrick Madelenat, Rachel Levy-Toledano - ISBN 2-86911-958-5 Diffusion : Eska - 12, rue du 4-septembre - 75002 Paris - Tél. : 01 42 86 56 00 - Fax : 01 42 60 45 35 Diffusion sur l'internet : CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français) (30 mai 2000) |