GYNÉCOLOGIE ET SANTÉ DES FEMMES
 
LA DEMANDE DE SOINS - PATHOLOGIES

ÉTATS DE SANTÉ PATHOLOGIQUES

Pathologies bénignes du sein

D'après les données issues de l'EPPM, durant une année (mai 1998-mai 1999), 1 103 000 consultations pour affections du sein ont été effectuées en médecine de ville, dont 43 % sans prescription médicamenteuse [40].

C'est le gynécologue qui a été le plus consulté par les femmes ayant présenté des pathologies mammaires (figure 45).

fig 45
Figure 45
Médecin consulté (pour la prise en charge des pathologies bénignes du sein en médecine de ville)
C'est le gynécologue qui est le plus consulté par les femmes souffrant des pathologies mammaires.

 

14,9% des consultations ont concerné des premières visites (médecin consulté pour la première fois dans cette indication) et 85,1% des visites de suivi (médecin déjà consulté dans cette indication).

Près de 60% des médicaments ont été prescrits pour la première fois (figure 46).

fig 46
Figure 46
Type de prescription effectuée (pour la prise en charge des pathologies bénignes du sein en médecine de ville)
Près de 60 % des prescriptions sont des instaurations de traitement.

 

La majorité des femmes atteintes d'affections bénignes du sein étaient situées dans les tranches d'âge 20-39 ans (pour près de 40%), et 40-54 ans (pour plus de 42%) (figure 47).

fig 47
Figure 47
Âge des femmes qui consultent pour affections du sein
La très grande majorité (80 %) des femmes qui consultent pour affectation bénigne du sein est âgée de 20 à 54 ans.

 

La base EPPM analyse les motifs des consultations selon une codification qui lui est propre. Pour les affections bénignes du sein, les items étaient distribués comme suit:
– autres affections du sein (comportant sans doute mastodynies et dystrophies): 70% des cas,
– tuméfaction du sein sans précision: 15%,
– dysplasies mammaires bénignes (kystes): 6,9%,
– affection inflammatoire du sein: 5,3%,
– hypertrophie mammaire: 2,5%.

 

...PERSPECTIVES QUANTITATIVES...

En 1999 : 2,8 M de femmes âgées de 15 à plus de 75 ans
D'après la base EPPM, 1,1 M de consultations ont été effectuées réparties de la façon suivante(figure 60):
55 000 (5%) chez les femmes âgées de 15 à 19 ans, soit 3% des femmes qui consultent
418 000 (38%) chez les femmes de 20 à 39 ans, soit 5% des femmes qui consultent
473 000 (43%) chez les femmes de 40 à 54 ans, soit 8% des femmes qui consultent
154 000 (14%) chez les femmes de 55 à plus de 75 ans, soit 2% des femmes qui consultent

Ces 1,1 M de consultations sont effectuées à 62% par des gynécologues et à 36%
par des médecins généralistes, soit:
682 000 consultations chez le gynécologue
396 000 consultations chez le médecin généraliste

En 2020 : 27,4 M de femmes âgées de 15 à plus de 75 ans
En posant l'hypothèse qu'il y aurait 1% de femmes en plus, par tranche d'âge,
qui consulteraient pour ce motif, dans le cadre d'une politique de prévention des cancers,
on obtiendrait:
1,45 M de consultations dont:
899 000 consultations chez le gynécologue
522 000 consultations chez le médecin généraliste

Pathologies bénignes de l'utérus

Les tumeurs bénignes de l'utérus

L'incidence des tumeurs bénignes de l'utérus est inconnue en France, du fait de l'absence de registres fiables disponibles.

On estime néanmoins que des fibromes utérins sont retrouvés chez 30% des femmes [77], et que sur les 70 000 hystérectomies pratiquées annuellement en France, 70% à 80% sont motivées par une pathologie fibromateuse.
En France, et probablerment du fait de la spécificité française représentée par la gynécologie médicale, ces pathologies sont préférentiellement prises en charge à l'aide de traitements médicamenteux, à l'inverse des autres pays européens qui pratiquent plus volontiers la chirurgie.

Ainsi, en Allemagne, il semble que la principale différence réside dans une pratique plus large de la chirurgie, avec sa conséquence visible: plus d'un tiers des femmes allemandes (tableau22) ont subi une hystérectomie. Dans la plupart des cas, il s'agissait d'un fibrome, avec une arrière-pensée de suppression du risque de cancer de l'endomètre. Ce phénomène est également à mettre en relation avec la difficulté de motiver les femmes à suivre un traitement hormonal de substitution (la persistance de cycles artificiels représentant une partie importante de cette motivation).La France est le pays européen dans lequel on pratique le moins d'hystérectomies.
À l'inverse, aux Pays-Bas, la moitié des femmes de 50 ans n'ont plus d'utérus (tableau 22) [35]. Toutefois, dans ce pays, un changement s'est opéré concernant le traitement des saignements utérins fonctionnels. L'hystérectomie est de plus en plus remplacée par la thermo-coagulation.

tab 22
Tableau 22
Taux d'hystérectomies en Europe
La France est le pays européen dans lequel on pratique le moins d'hystérectomies.

 

Sur le plan économique, les traitements conservateurs sont sensiblement moins onéreux que les traitements radicaux (avec hystérectomie). Du fait des retentissements psychosociologiques à court et long terme de cette intervention chirurgicale, les chirurgiens gynécologiques français s'accordent actuellement pour diminuer le nombre d'hystérectomies [17,25].

Les dysplasies bénignes du col de l'utérus

Les dysplasies bénignes du col de l'utérus dont l'origine virale n'est plus contestée et toujours asymptomatiques, sont diagnostiquées lors de la pratique du frottis cervico-vaginal. On estime que 2% à 3% des frottis détectent une dysplasie, soit 100 000 à 150 000 cas par an.
Une fois la lésion détectée, elle est confirmée par colposcopie, puis traitée soit par traitement destructeur au laser, soit par exérèse chirurgicale, en fonction de sa localisation. Ainsi, on peut estimer que quatre consultations gynécologiques sont effectuées par dysplasie détectée, ce qui représente un total de 400 000 à 600 000 consultations par an.
La détection de ces lésions contribue à diminuer le risque de cancer invasif du col de l'utérus, on peut donc penser que, dans le cadre d'une politique de prévention des cancers gynécologiques, de plus en plus de ces dysplasies seront diagnostiquées au moyen de la pratique toujours plus importante des frottis cervico-vaginaux.

 

...PERSPECTIVES QUANTITATIVES...

En 1999: 100 000 à 150 000 cas pris en charge par le gynécologue
Il y a environ quatre consultations par dysplasie bénigne, donc au total:
Entre 400 000 et 600 000 consultations chez le gynécologue

En 2020: On peut estimer qu'il y aurait 6,1 M de frottis
                Dont 2% à 3% permettant la détection de dysplasies
                Soit 120 000 à 180 000 cas détectés annuellement
Si l'on considère toujours quatre consultations par dysplasie, on aurait au total:
Entre 480 000 et 720 000 consultations chez le gynécologue


 

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© 2000, Jean Cohen, Patrick Madelenat, Rachel Levy-Toledano - ISBN 2-86911-958-5
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Diffusion sur l'internet : CNGOF (Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français) (30 mai 2000)